Si le manufacturier Pirelli fourni des pneus spécifiques dits pneus de qualification pour les essais à ses teams (Le YART, le SRC, la BMW, etc…), ce n’est pas le cas de Dunlop (SERT, GMT94, Honda). Et le résultat sur la feuille des temps se fait immédiatement sentir.

Malchanceux, lors des 24 Heures Motos au Mans comme lors des 8 Heures de Suzuka, le Monster Energy Yamaha YART a décroché la pole position provisoire du premier jour. « Je pense vraiment que nous sommes le team le plus rapide, » commente Mandy Kainz le team manager. « Bien sûr, nous utilisons des pneus de qualification mais nous avons avant tout besoin de montrer à tous notre potentiel. Les qualifications ne sont pas fondamentales mais après nos mauvais résultats, nous n’avons plus rien à perdre. Contrairement à nos concurrents, nous n’avons plus de tactique par rapport au championnat du monde, donc, dans la mesure où nous avons une excellente moto avec de très bons pilotes, une seule consigne est donnée : prendre tours les risques pour être devant ! »

Egalement équipé en pneus Pirelli, le SRC Kawasaki a décroché la deuxième place hier alors qu’ils avaient des motos totalement reconstruites après les chutes dont ils ont été victimes au Japon. « Hier, on a préféré zapper le temps de qualification, » explique Gilles Staffler le team manager. « Nous nous sommes focalisés sur les motos car il est difficile de remonter des machines en si peu de temps et au mois d’août quand la plupart des fournisseurs sont fermés. Nous devions mesurer leurs performances sans chercher à réaliser un excellent chrono. Néanmoins, nous avons obtenu un bon résultat. La place sur la grille de départ est prédominante car en étant devant, le pilote a le champ libre lors des premiers tours. S’il est placé plus loin sur la grille, il risque l’accrochage, il force davantage pour gagner la tête de la course et s’expose ainsi à plus de risques. Pour la deuxième séance qualificative, j’aimerais ne pas utiliser de pneus qualifs mais je ne cache pas que si en fin de séance mes pilotes sont moins bien placés, je n’hésiterais pas à les sortir ! »

Team manager du Suzuki Endurance Racing Team, Dominique Méliand a un avis bien tranché sur la question : « Si la pole position existe, c’est que c’est important, pas primordial, mais important ! Etre premier ou troisième sur la grille ne change pas grand chose, par contre être vingt cinquième peut être très pénalisant ! La pole position est une récompense pour les pilotes, et elle prouve aux mécaniciens que la moto marche bien et qu’ils ont bien travaillé. Elle galvanise les troupes ! Et en plus c’est important pour les médias. Maintenant, nous savons qu’il est impossible d’aller chercher une pole position contre des teams qui utilisent des pneus qualifs car il y a d’entrée une demi seconde d’écart ! »

Avis partagé par Christophe Guyot, team manager du GMT94 Yamaha : « L’utilisation des pneus de qualification est une stupidité sans nom en Endurance ! Nous sommes désavantagés et il serait souhaitable que Dunlop intervienne pour changer le règlement ou alors qu’ils nous fournissent à nous aussi des pneus qualifs, ce qui apporterait un nouveau rythme à l’ensemble des séances d’essais. Car tous les teams espèrent décrocher une pole position. Cela créé un engouement en Endurance comme dans les autres disciplines. Même si elle n’a aucune répercussion à l’arrivée de la course, elle est importante pour les pilotes, pour le team, vis à vis des médias et des réseaux sociaux ! »