AMBIANCE NUIT

2015-09-20T00:00:00+02:00septembre 20th, 2015|Bol d'Or 2015|

Pendant que le public s’amuse et profite de la grande fête du Bol d’Or, les pilotes enchainent les tours dans la nuit. Entre une visibilité réduite et des performances moteur accrues, il y a la face cachée de la course…

« C’est pendant la nuit que les motos tournent le mieux, on peut réaliser de très bons chronos et atteindre les vitesses de pointes les plus élevées. Et encore, les injections électroniques harmonisent les performances du moteur, il y avait des plus gros écarts à l’époque des carburateurs », explique Steven Casaer, responsable technique chez Honda Endurance Racing.

Principal défi pour les teams « aller le plus vite possible », d’après Christophe Guyot, team manager du GMT94 Yamaha, qui laisse échapper un léger soupir en fin de phrase, conscient du risque et des difficultés que rencontrent les pilotes. La nuit regroupe les moments les plus piégeux de la course, visibilité réduite, humidité… et pourtant, « la nuit ne pose aucun problème aux pilotes expérimentés, il n’y a pas de place pour le feeling, ils réagissent en fonction de leurs repères », continue Christophe Guyot.

Pour Anthony Delhalle pilote du SERT, « la nuit reste le moment le plus important de la course ». Il faut d’abord savoir y rentrer, s’habituer à la pénombre, mais le plus dur, est d’en sortir. « C’est vraiment un cap à passer, à cause de la fatigue accumulée ». Autre difficulté, les dépassements. Les pilotes qui n’ont pas l’habitude tendent de rouler en groupe, ce qui dégage un peu la piste, mais lorsque les plus rapides arrivent à leur niveau, les choses se compliquent… Une erreur ou un accrochage est vite arrivé.

Mais que ressent-on au guidon d’une moto de compétition à grande vitesse dans l’obscurité ? « Quelque fois, si on imagine un peu ce qui se passe autour de nous, le public en train de faire la fête notamment, au cours de cette longue ligne droite du Mistral, on peut se sentir seul au monde, » poursuit Anthony. « Mais finalement, c’est une bonne chose pour mon pilotage, j’arrive à me concentrer davantage car je ne suis pas perturbé par des éléments de visions extérieurs à la course, que je peux distinguer le jour ».

La nuit fait partie du charme de l’Endurance, c’est un moment où tout peut se jouer et d’après Steven Casaer : « au petit matin, tu as déjà une bonne idée de ta place sur la ligne d’arrivée ».